Dolomites : guide pratique, randonnées, paysages grandioses

Les Dolomites sont souvent présentées comme les plus belles montagnes du monde. Et c’est en voyant toutes les photos et vidéos présentes sur Instagram que nous avons décidé de sauter le pas. Qui ne rêve pas de découvrir ces roches aux formes spectaculaires ? Mais quel type de voyage entreprendre dans cette région du monde ? Road trip en van, randonnées, trek ? Nous avons vite décidé d’arpenter les sentiers de cette chaine de montagne italienne en trek et en totale autonomie. Le projet ne s’est pas tout à fait passé comme prévu… Nous vous racontons tout dans ce carnet de voyage.

Nos dates de voyage : du 27 juillet au 8 août 2023

Les Dolomites : ce qu’il faut savoir !

Cette splendide chaine de montagnes est située dans le nord des Alpes italiennes, dans la région du Sud-Tyrol. Avec ses 18 sommets de plus de 3000 mètres, ce site aux falaises impressionnantes et aux paysages multiples attire les voyageurs du monde entier. Saviez-vous que l’aspect si particulier des Dolomites n’est autre que les restes d’anciens récifs coralliens aujourd’hui pétrifiés ? Cela nous a totalement fascinés. Nous comprenons encore mieux pourquoi les Dolomites sont classées au Patrimoine mondial de L’UNESCO. Alors si vous aimez la nature et la randonnée, n’attendez plus ! Partez vite à la découverte des lacs aux mille nuances de bleu, des vallées vertes et des pics de roche calcaire étonnants !

La langue

Ce n’est pas une, mais deux langues parlées ! Dès nos premiers pas dans les Dolomites, nous apercevons rapidement que tous les lieux possèdent 2 noms : le nom italien et le nom allemand. Cela est dû à la proximité de la région Sud-Tyrol avec la frontière autrichienne. Parfois, nous ne savions plus si nous devions dire « Buongiorno » ou « Guten Morgen ». Une expérience plutôt insolite, car les cultures se mélangent, que ce soit sur le plan de la gastronomie et de l’architecture.

La meilleure période pour faire de la randonnée dans les Dolomites

Les Dolomites peuvent être visitées toute l’année. Cependant, pour bénéficier des meilleures températures, il est préférable de partir en été, de mi-mai à septembre. Avec des températures douces avoisinant les 25 °C, vous serez sûr de profiter au maximum de ce que peut offre cette splendide chaine de montagnes. Sans trop de surprises, le mois d’août connait un bon de visiteurs. Le prix des hébergements et des activités (remontées mécaniques par exemple) explose. C’est la haute saison ! Les sites naturels les plus connus sont bien évidemment pris d’assaut. Nous vous conseillons alors de vous lever aux aurores pour en profiter pleinement.

Comme vous pouvez le remarquer, nous sommes partis fin juillet, mais nous n’avons pas été gênés par la foule. Il est vrai que les prix des remontées mécaniques étaient plutôt élevés, mais nous avons privilégié la marche et les coins les plus reculés.

En automne, la foule laisse place à un environnement apaisant. Les forêts se vêtissent de leurs plus belles couleurs et les grands espaces sont à vous. Cependant, la pluie peut être un peu plus abondante.

Il est aussi envisageable de partir dans les Dolomites en hiver pour skier ou tout simplement pour admirer les montagnes enneigées. D’ailleurs, vous pouvez aussi y pratiquer les raquettes et la randonnée dans la neige.

Attention ! Il arrive parfois qu’en montagne des orages explosent en fin de journée.

Comment y aller ?

Il est préférable de visiter les Dolomites en van ou en voiture. Cependant, cela peut considérablement alourdir le budget à cause du carburant et des péages… Sans compter le temps de trajet si vous habitez loin de la frontière italienne, comme nous. Est-ce le prix de la liberté ? Sûrement… Si vous avez le temps et/ou que vous n’habitez pas loin des Dolomites, privilégiez le train. Allié aux transports en commun de la région, le train permet de réduire efficacement votre impact carbone.

De notre côté, l’avion était la solution la plus simple pour notre projet. Nous n’avions que 12 jours de vacances et depuis Bordeaux, le trajet en train était beaucoup trop long. À l’origine, nous n’avions pas besoin de voiture ni de van, car nous comptions faire un trek de 10 jours. Ainsi, nous avons pris un avion depuis Bordeaux à destination de Bergame. Le lendemain, un FlixBus (58€ pour 2 personnes) nous attendait de bonne heure à l’aéroport pour rejoindre Bolzano, l’une des villes majeures desservies par les transports en commun dans les Dolomites. Après 3 h de route, nous prenons un bus depuis le centre de Bolzano pour rejoindre le départ de la première étape de notre trek.

Prix du billet d’avion A/R Bordeaux-Bergame : 188 €/personne avec 1 bagage en soute.

Voici des astuces pour trouver un billet d’avion à prix discount !

D’autres aéroports sont disponibles à proximité : Milan, Venise, Bologne, Munich… Cortina d’Ampezzo, l’une des villes centrales de la région, se trouve à seulement 2 h de route de Venise. Bolzano, quant à elle, se trouve à 3 h de route de Bergame. À vous de comparer les prix des billets d’avion, d’écouter vos envies et d’organiser votre voyage comme bon vous semble. Une fois sur place, vous pouvez vous déplacer en transports en commun ou louer une voiture/van. Pour la location de voiture, de nombreuses agences ont disponibles à proximité des aéroports. Les tarifs sont plutôt raisonnables si vous vous y prenez à l’avance : comptez 200/300 € pour 10 jours de location. Évidemment, la location d’un van est plus coûteuse. Toutefois, vous pouvez trouver de nombreux bons plans sur des sites de particuliers comme Yescapa.

Combien de temps consacrer à un voyage dans les Dolomites ?

Pour profiter pleinement des Dolomites, il est recommandé d’y passer au moins 1 semaine.

Notre projet n’était pas de découvrir les incontournables de la région, mais de se challenger sur un trek de 10 jours au cœur de cette chaine de montagnes à couper le souffle. Cependant, de petites péripéties en cours de route nous ont obligés à changer nos plans et à découvrir les Dolomites de façon plus classique. Pas d’inquiétude, nous vous détaillons tout cela plus bas.

Nous nous sommes vite rendu compte que sans voiture, ce n’était pas simple. Effectivement, les lieux les plus remarquables et accessibles en quelques heures de randonnée de niveau facile/intermédiaire sont très éloignés les uns des autres… Nous avons tout tenté pour rejoindre ces merveilles en bus, mais cela demande une certaine organisation et beaucoup de temps. Les allers-retours en bus sont longs et être dépendant des bus n’est pas toujours simple. Ainsi, si vous souhaitez découvrir les plus beaux spots des Dolomites, privilégiez un road trip en van ou la voiture.

Quel est le meilleur moyen de visiter la région ?

Cette partie est fortement liée aux précédentes, mais en faire un sujet à part entière nous semblait important.

La région Sud-Tyrol est extrêmement bien desservie en transports en commun : bus, trains, remontées mécaniques… De ce fait, même si vous n’avez pas votre propre moyen de transport, vous pourrez profiter du charme des Dolomites. La plateforme de mobilité du Sud-Tyrol vous sera alors d’une grande aide. Une application est également disponible. Vous pouvez aussi taper vos différents trajets sur Google Maps ou Rome2Rio.

Le seul inconvénient de choisir de se déplacer en transports en commun dans les Dolomites : la distance entre les différents points d’intérêts. Se déplacer en transports en commun demande une bonne organisation et du temps.

Pour gagner en liberté, économiser et s’imprégner de la culture locale, rien ne vaut un road trip en van ou en voiture. Cela offre un large éventail de possibilités pour faire de la randonnée ou du trekking sur les sentiers parfaitement balisés des Dolomites. De plus, les routes sont larges et les vues à couper le souffle. Sauf s’il neige, vous ne trouverez aucune difficulté à sillonner les routes des Dolomites.

Où se loger pour visiter les Dolomites ?

Que vous veniez en voiture/van ou en avion, la meilleure option est de trouver un logement/camping du côté de Bolzano dans un premier temps, puis du côté de Cortina d’Ampezzo (ou l’inverse d’ailleurs), pour visiter les recoins les plus spectaculaires des Dolomites. Lors de notre voyage, nous avons dormi à l’Hôtel Garni Panoramik d’Ortisei, un village de montagne tout à fait charmant et parfait pour découvrir Seceda (nous en parlons plus bas). Et c’est au Camping Seiser Alm que nous avons planté notre tente pour 2 jours merveilleux.

Le choix des hébergements est vaste dans les Dolomites : hôtels de luxe, auberges, campings, refuges de montagne…

Il faut savoir que le camping sauvage est interdit dans les Dolomites. Vous pouvez faire du bivouac dans certaines zones, mais vous devez impérativement vous installer à partir de 19 h et retirer votre tente avant 9 h du matin.

L’application Park4Night vous aidera à trouver le meilleur emplacement pour votre road trip en van dans les Dolomites.

Quelques règles à respecter

Pour protéger la nature, sa faune et sa flore, il est indispensable de rester sur les sentiers et les chemins balisés. Si vous croisez des animaux, qu’ils soient sauvages ou d’élevage, évitez de les approcher et ne leur donnez surtout pas à manger. Aussi, ne cueillez pas les fleurs. Ces dernières ont un rôle important dans la préservation du paysage. De plus, évitez de faire du bruit. Cela peut être tentant lorsque vous faites un bivouac par exemple, mais il est interdit d’allumer des feux dans les Dolomites. Comme dans tout environnement, il est obligatoire d’emporter vos déchets avec vous.

La question de l’assurance voyage

Nombreux sont les voyageurs qui occultent l’assurance. Certaines destinations sont plus propices aux risques d’accidents, de blessures, de vols… Mais il ne faut pas négliger la souscription d’une assurance pour n’importe quel voyage. En effet, un petit bobo est vite arrivé au quotidien, alors pourquoi pas en voyage ? Il est préférable de prévenir que ce soit pour votre santé, mais aussi pour votre porte-monnaie. Aussi, on entend souvent dire que la carte bancaire couvre de nombreux accidents, mais ce n’est pas si simple que ça.

Pour notre aventure, nous avons eu la chance d’être soutenus par Chapka, spécialiste de l’assurance voyage depuis 2002. Le service est transparent, réactif et d’une simplicité sans nom. Nous voici prêts à gravir les montagnes abruptes des Dolomites avec notre contrat Cap Assistance 24 h/24 et notre attestation d’assurance à porté de main. Pour l’ensemble de notre séjour, le montant de l’assurance était de 92 € à deux (sans l’option annulation).

La couverture Chapka Cap Assistance 24 h/24 en quelques mots :

• À partir de 24 €
• Assurance assistance et rapatriement pour un voyage de moins de 3 mois
• Garanties Covid-19
• Couverture médicale optimale
• Frais de prolongation de séjour pris en charge
• Couverture en cas de blessure au sport (sans limites d’altitude)
• Assurance annulation en option
• Téléconsultation médiale gratuite 7j/7 et 24 h/24
• Assurance bagages
• et bien d’autres…

La question du téléphone et d’internet

Lors de notre séjour, nous avons utilisé notre forfait français Sosh sans supplément.

Quel budget prévoir ?

La question du budget est toujours délicate, car cela dépend du voyage que vous comptez faire. Pour vous donner un ordre d’idée, voici les dépenses que nous avons pu faire lors de notre séjour dans les Dolomites :

• Billet d’avion A/R : 188 €/personne avec 1 bagage en soute chacun
• Hébergements : nos deux nuits au camping ont coûté 123 € (emplacement tente avec électricité). Une nuit en refuge coûte environ 55 €/personne (petit-déjeuner compris). Nous avons payé 150 € la nuit à l’hôtel d’Ortisei. C’était l’un des hôtels les moins chers et nous avons réservé le midi pour le soir même. Si vous voyagez en van aménagé, les emplacements trouvés sur Park4Night vous coûteront très peu voire rien. Pour résumer, mieux vaut privilégier le camping, même si les emplacements sont chers dans la région. Le bivouac est la meilleure option financière pour dormir dans les Dolomites.
• Nourriture : nous avons principalement mangé nos repas lyophilisés. Les produits proposés en supermarché ne sont pas excessivement chers tout comme les plats à la carte des restaurants. La clé : manger local !
• Transports sur place : les bus ne sont pas chers (à partir de 1,50 €), mais les remontées mécaniques le sont. Comptez entre 30 € et 40 € par personne pour un aller-retour en téléphérique, en télécabine ou en télésiège… C’est la catégorie du budget pour laquelle nous avons le plus dépensé. Il faut savoir que certains hôtels du Sud-Tyrol proposent un Guest Pass gratuitement comprenant un accès à tous les bus et trains de la région et à certaines télécabines.

Trek dans les Dolomites : bien s’organiser

Nous sommes décidés : découvrir les Dolomites en trek devrait nous correspondre. Traverser des paysages naturels sans la foule du mois d’août, dormir au beau milieu de ces pics surprenants, faire du sport tous les jours, partager des moments difficiles, mais si satisfaisants et tout cela en amoureux. C’est ainsi que nous commençons la préparation de ce fameux trek.

Il faut savoir que la région des Dolomites est un endroit propice à la randonnée et au trekking, car les sentiers sont très bien balisés. De beaux refuges sont disponibles tous les 5 km environ pour les repas et les nuits.

Quel itinéraire choisir ?

Le tout premier projet était de traverser les Dolomites du sud au nord avec une arrivée en avion à Venise et un retour depuis Munich. Nous avons finalement changé d’avis, car nous ne pouvions pas poser plus de 10 jours de vacances et pour cette traversée, il fallait 15 jours de trek. Après quelques recherches, nous avons finalement découvert La Grande Traversée des Dolomites. Ce trek, classé difficile, n’est pas grandement documenté sur internet. On y trouve les différentes étapes, quelques commentaires sur le sujet, mais rien de très représentatif. Malgré tout, nous nous lançons dans l’aventure. Pour ce faire, nous nous procurons dans un premier temps une série de cartes au 1/25 000 de l’éditeur italien Tabacco de façon à couvrir notre itinéraire. Et c’est à partir de là que les choses commencent.

La Grande Traversée des Dolomites est un trek de 9 étapes avec +1000m de dénivelé voir plus chaque jour. Toutes les étapes rejoignent un refuge autour duquel il est possible de faire du bivouac en respectant les règles en vigueur. Des points d’eau sont disponibles à chaque étape. Nous avons décidé de faire ce trek en totale autonomie avec notre tente et nos repas lyophilisés.

Nous n’allons pas plus entrer dans les détails, car, vous devez vous en douter depuis le début, nous n’avons pas du tout terminé ce trek.

Le matériel

Pour ce trek en totale autonomie, nous devions porter tout le nécessaire pour vivre sur nos dos… Et même si nous n’avons pas terminé le trek, la plupart du matériel cité ci-dessous est grandement utile pour les randonnées, les nuits en tente et la vie de backpacker sans voiture.

Le poids est une chose à prendre considérablement en compte. Le poids maximum pour un sac à dos de trek est de 20 % du poids du porteur. Cela revenait à environ 12 kg pour moi et 15 kg pour Édouard. Ce n’est pas grand-chose pour 10 jours dans les montagnes… Alors, qu’avons-nous apporté pour « respecter » ces recommandations ?

Nous avons dépassé le poids idéal de quelques kilogrammes… 2 kg de plus pour moi et 4 kg de plus pour Édouard.

Formalités

• Passeport/carte d’identité
• Attestation d’assurance Chapka
• Carte vitale
• Carte mutuelle
• Un peu d’argent en liquide
• Carte bancaire
• Permis de conduire

Sac à dos

• 1 sac à dos Deuter Competition de 50 l + 10l
• 1 sac à dos Quechua Diosaz 40l air (ancien sac de trek de ma maman)

Couchage

• 2 sacs de couchage de trekking Forclaz MT500 5 °C — Polyester : en plus de sa belle capacité à garder la chaleur, 2 sacs de cette gamme peuvent être zippés ensemble (parfait pour les couples). Avec un poids de 1,2 kg et une housse de compression, le gain de place est considérable.
• Matelas double autogonflant avec coussins intégrés EXLECO : après avoir testé le bivouac en couple avec deux petits matelas et coussins séparés, nous voulions vraiment tester le matelas double. Cependant, ils sont souvent lourds, chers et difficiles à gonfler. Ce matelas de moins de 1 kg est facile à gonfler et super confortable. Réel plus pour les coussins intégrés.
• Tente MSR avec grande abside (2 kg) : idéale pour abriter nos affaires en cas de pluie, installation simple et rapide.

Vêtements

Voici ce que chacun d’entre nous avait dans son sac :

• 2 changes pour la journée : 1 tee-shirt et un short respirants, 1 paire de chaussettes en laine de mérinos, des sous-vêtements
• 1 change pour le soir : 1 legging, un tee-shirt manches longues en laine de mérinos, 1 polaire, 1 paire de chaussettes en laine de mérinos, des sous-vêtements
• 1 poncho couvrant également le sac de trek
• 1 hardshell
• 1 paire de chaussures de randonnée
• 1 paire de tongs
• 1 casquette/chapeau
• 1 serviette microfibres
• 1 paire de lunettes

Alimentation et hydratation

• 10 plats lyophilisés par personne + des fruits secs et des barres de céréales pour les midis et les collations
• 2 litres d’eau chacun par jour dans des bouteilles en silicone
• 1 popote
• 2 cuillères/fourchettes
• 2 petites bouteilles de campingaz
• 1 réchaud
• 1 couteau

Santé et bien-être

• 1 trousse de secours complète
• Des Micropur (pastille purifiante) pour purifier l’eau des rivières
• Du papier toilette
• 1 trousse de toilette : savon solide, dentifrice, brosses à dents, déodorant, des lingettes

Électronique

Nous aurions pu nous alléger à ce sujet, mais nous avons fait le choix d’apporter de quoi immortaliser certains moments de cette aventure hors du commun.

• Drone DJI Mavic Pro : malheureusement, la nacelle s’est dévissée en plein milieu des Dolomites et dès la première étape… Nous n’avons pu prendre qu’une vidéo et que quelques photos.
• Canon EOS 5 D Mark III + 50 mm + 16-35 mm
• Canon AE1 argentique
• Nos téléphones : iPhone 10 et iPhone 13 pro
• Les chargeurs de ces appareils
• Cartes mémoire

• 1 panneau solaire portable
• 1 batterie solaire portable
• 1 batterie portable
• 1 lampe de poche
• 1 lampe frontale
• 1 lampe d’appoint

Autres

• Bâtons
• Cartes Dolomites
• Briquet
• Sac poubelle
• 5 dés (YAM)

La question de la préparation physique

Nous faisions du sport quotidiennement, mais rien de grandiose ! Nous sommes partis confiants, sans douleur aux muscles, aux articulations, etc. Édouard avait déjà fait le GR10 et le GR20, ce qui était plutôt rassurant pour la suite de l’aventure.

Un projet qui ne s’est pas tout à fait passé comme prévu…

Même si nous étions motivés et prêts à souffrir (nous le savions, avec tant de poids sur le dos et de sacrés dénivelés…), certaines choses ne peuvent pas toujours se passer comme prévu.

Jour 1 : le grand départ

Après 3 h de FlixBus entre l’aéroport de Bergame et la station de Bolzano Sud, nous prenons un premier bus en direction du centre de Bolzano. Comme il était impossible de transporter les petites bouteilles de campingaz dans l’avion, nous nous sommes dirigés vers un magasin spécialisé dans le trek : Sportler Alpin. Ce dernier dispose d’un choix surprenant de matériel de randonnée, et ce sur plusieurs étages d’un immeuble. Une véritable mine d’or ! Nous finissons par trouver les bouteilles de gaz que nous rangeons rapidement dans nos sacs avec de rejoindre la gare routière de Bolzano. D’ici, nous prenons un bus pour rejoindre en 1 h environ le point de départ de la première étape du trek : Passo Costalunga, 1752m.

Jour 2 : la première étape du trek nous attend (4 h 30 — +810//-550)

Vous ne vous imaginez pas à quel point nous sommes excités de commencer ce trek de 10 jours. Sacs sur le dos, chaussures bien lacées, bâtons à la main, nous commençons l’étape à 15 h 30. Ça grimpe beaucoup, vraiment beaucoup ! Mais nous adorons ! Nous allons à notre rythme tout en prenant le temps de contempler les paysages déjà merveilleux que nous offrent les Dolomites.

Après 1 heure et demie dans le mélézin et dans les alpages, nous apercevons le refuge Roda di Vael. Mais ce ne sera pas la fin de l’étape pour autant. Nous continuons l’étape vers le début de l’ascension pour atteindre le Passo de la Zigolade à 2550 m.

Une montée technique jonchée de cailloux glissants. Il était indiqué 1 h de montée, nous l’avons faite en 45 minutes, malgré de nombreuses petites pauses. Le panorama est exceptionnel et nous sommes fières de cette première ascension. Une fois ce col atteint, à nous la descente. Nous voyons en contrebas le refuge Stella Alpina à 2000 m. Il faut compter 1 h 30 pour l’atteindre en temps normal avec -550 m de dénivelé. Mais avec nos sacs très lourds, nous savions que nous allions mettre plus de temps.

Nous commençons à descendre et nous apercevons au loin des poignées en métal pour descendre la falaise. Pas très rassurée, Édouard entreprend la descente avant moi. Certaines poignées sont mal fixées, le sac est lourd et tend à emporter Édouard vers l’arrière. À la suite des poignées, c’est une échelle d’environ 4 m de haut qui prend le relai. Au total, plus de 7 m de descente de falaise. Le passage entre les poignées en métal et l’échelle est très délicat. Je ne suis pas rassurée et Édouard préfère que j’emprunte un autre chemin, certes dangereux, mais légèrement plus sûr. Une fois ce passage validé, nous poursuivons la descente vers le refuge. Et c’est là que les choses se compliquent. Je commence à ressentir des douleurs aux genoux. J’avais déjà eu de grosses douleurs aux genoux il y a quelques années, mais elles étaient passées. Ici, la descente était technique, jonchée de gros cailloux comme pour la montée, mais le risque de glisser était plus important en descente. Il fallait donc être patient, bien regarder où poser les pieds tout en ayant le poids du sac à contrebalancer. La douleur était si intense que je ne pouvais plus mettre un pied devant l’autre. La seule solution était de marcher de côté et très doucement. Ainsi, nous arrivons de nuit après 2 h 30 de descente.

Ce fut une étape incroyable jusqu’au col. Nous étions achevés en arrivant en haut, mais c’était une bonne douleur, un bel effort. La descente était bien moins rigolote… Une fois au refuge, nous réfléchissons quant à l’avenir de ce trek. Nous concluons sur le fait que ce n’est pas une bonne idée de continuer pour mes genoux. Nous prenons la décision de dormir au chaud au refuge, après beaucoup d’émotions.

Jour 3 : et si nous changions nos plans ?

Et oui, parfois il faut savoir écouter son corps ! Rien n’allait gâcher ce voyage tant attendu dans les Dolomites. Nous nous renseignons pour pouvoir retrouver la civilisation sans trop solliciter mes genoux. La meilleure option : marcher 45 min sur un sentier facile pour rejoindre le téléphérique (13,5 €/personne) menant à la ville la plus proche. Avant de prendre le téléphérique, nous profitons de la vue et d’une bonne bière au soleil.

Nous voilà en ville. Nous décidons de chercher un camping nous permettant de poser notre tente tout en bénéficiant d’un bon accès aux transports en commun pour découvrir les plus beaux spots de la région Sud-Tyrol. Ainsi, nous prenons la direction du Camping Seiser Alm, une vraie pépite ! Certes, le prix de la nuit est un peu excessif (61,5 € pour un emplacement tente), mais la vue est spectaculaire et le service est inégalable. De toute façon, en dernière minute et au mois d’août, il est difficile de trouver moins cher. Au check-in, le réceptionniste nous offre 2 Guest Pass permettant d’accéder gratuitement au réseau de bus et de trains de la région, mais aussi à certaines remontées mécaniques.

Après une bonne douche, nous mangeons, jouons et profitons ! Une nuit sous la pluie et l’orage nous attend, mais cela ne nous dérange pas.

Jour 4 : Alpe di Siusi

C’est parti pour découvrir les merveilles des Dolomites ! Le Camping Seiser Alm se trouvant à deux pas des plus beaux panoramas de l’Alpe di Siusi, nous nous empressons de marcher 3,5 km en début de matinée jusqu’aux télécabines reliant Siusi à Compatsch. Le prix de l’aller-retour est de 24 €/personne.

Pourquoi visiter l’Alpe di Siusi ? Tout simplement parce qu’il est le plus grand alpage d’Europe, avec une surface de 56 km² et une altitude comprise entre 1800 m et 2950 m. Cet impressionnant plateau vert des Dolomites est entouré de montagnes magistrales créant un paysage contrasté et grandiose. Ce lieu vallonné mérite bien une journée complète de randonnée. L’hiver, l’Alpe di Siusi se transforme en domaine skiable.

Il faut savoir que Alpe di Suisi (italien) est tout simplement la traduction de Seiser Alm (allemand) ou encore Mont Sëuc en ladin.

Une fois à Compatsch, nous nous aidons de la carte détaillée présente sur le site officiel de l’Aple di Siusi pour sillonner ce plateau envoûtant. L’idée était vraiment de se perdre et de découvrir les merveilles du coin. Les petites cabanes en bois éparpillées dans la vallée sont si charmantes. Nous avons rejoint Saltria pour prendre le télésiège Florian (20 €/personne A/R) et bénéficier d’une jolie vue une fois en haut. Et c’était le cas ! Nous avons pris le temps de nous poser, de déguster une bière et d’admirer l’immensité des montagnes environnantes : le Sasso Lungo et le Sasso Piatto. La dernière descente en télésiège étant prévue à 17 h, nous partons avec le soleil qui se cache petit à petit derrière ces belles Dolomites. Un bus nous attend à Saltria. Nous nous retrouvons alors à Compatsch avant de prendre le téléphérique vers Siuisi. La journée se termine. Nous en avons plein les yeux. Ici, le bivouac est interdit tout comme le stationnement après 23 h. Ainsi, notre tente nous attend sagement au camping pour une nuit douce et paisible.

Jour 5 : Seceda

Hormis la vue imprenable, nous avions lu sur certains blogs qu’il était possible d’y faire du bivouac. Nous quittons alors le camping avec nos sacs sur le dos. Un bus nous conduit directement à Ortisei, village depuis lequel il est possible de prendre une télécabine et un téléphérique pour rejoindre cette belle montagne en forme de vague qu’est Seceda en 20 minutes. Il faut compter 39 €/personne A/R.

Une fois sur place, nous réalisons bien qu’y faire du bivouac risque d’être compliqué. Pour quelles raisons :

• Les nombreux refuges autour : les propriétaires des refuges n’apprécient pas beaucoup les personnes qui font du bivouac. Question business ? Nous ne savons pas trop.
• Aucun moyen de s’abriter des intempéries : il n’y a pas un seul arbre et le vent s’engouffre dans la vallée.
• La pente
• Nous avons finalement lu que certains avaient eu des amendes en faisant du bivouac à Seceda.

Notre projet de bivouac tombe à l’eau, mais ce n’est pas grave. Nous décidons de nous poser dans l’herbe un bon moment, face à cette vue imprenable. Nous avions acheté du pain, du fromage et de la charcuterie locale pour grignoter en haut. Un délice !

Avant d’explorer les alentours, nous réservons une nuit à l’Hôtel Garni Panoramik (150 € petit-déjeuner inclus). Privilégiez le direct ! Nous les avons contactés par téléphone et nous avons bénéficié d’un meilleur prix que sur Booking et que sur leur site internet.

Une fois l’hôtel réservé, nous grimpons une dizaine de minutes pour rejoindre le sommet et admirer la vue très impressionnante sur Seceda. De nombreux sentiers de randonnée vous permettent d’explorer les lieux. Ainsi, selon le temps que vous avez devant vous et votre énergie, vous avec le choix.

C’est l’heure pour nous de descendre avec les remontées mécaniques empruntées à l’aller pour rejoindre l’hôtel. Ce dernier se situe à seulement 2 minutes à pied du centre-ville d’Ortisei. La chambre est très mignonne et propre, sans parler du succulent petit-déjeuner qui nous attendait le lendemain matin.

Nous profitons de cette escale à Ortisei pour nous balader dans l’ambiance authentique de ce village de montagne.

Jour 6 à 12 : Bolzano -> Bergame

Il est 8 h. Nous prenons le petit-déjeuner avant de prendre un bus pour Bolzano. Comme vous le savez, nous n’avions pas prévu que le trek se transforme de cette façon. Par conséquent, les dépenses relatives aux nuits en camping et à l’hôtel ou encore liées aux remontées mécaniques ne faisaient pas partie de notre budget initial. Pour réduire nos dépenses, mais continuer à profiter de nos vacances, nous prenons la décision de retourner à Bergame en FlixBus et d’y séjourner une petite semaine. Par chance, nous parvenons à réserver un HomeExchange à quelques minutes du centre-ville.

Pour ceux qui ne connaissent pas ce concept, voici comment fonctionne HomeExchange :

• Vous enregistrez votre logement sur cette plateforme (que vous soyez propriétaire ou locataire, c’est légal). Vous vous engagez alors à potentiellement « prêter » votre logement à des inconnus.
• Vous pouvez faire un échange avec un autre logement du monde entier disponible sur la plateforme ou bien échanger des points (que vous avez gagnés en prêtant en amont votre logement) contre un logement.
• Grâce aux points que vous accumulez, vous pouvez vous offrir des séjours aux quatre coins du monde. C’est comme ça que nous avons pu continuer ce beau voyage en Italie.

Bergame est un véritable coup de cœur ! Ses parcs, ses restaurants authentiques, sa Città Alta… Retrouvez nos bonnes adresses dans l’article dédié à Bergame !

6 spots pour enrichir votre voyage dans les Dolomites

Nous n’avons pas pu visiter certains sites des Dolomites grandement recommandés pour leur beauté. Nous vous proposons tout de même 6 incontournables à prendre en considération si vous organisez un voyage dans les Dolomites.

1— L’église San Giovanni

Temps de trajet en voiture : 25 minutes depuis Chiusa — 50 minutes depuis Bolzano
Parking : 2 € en espèces uniquement. Les vans et camping-car ne peuvent pas y stationner.
Entrée en option : 4 €

Pour bénéficier de la meilleure vue, il vous suffit de marcher 2 minutes depuis le parking. Vous tomberez sur le point de vue emblématique de l’église avec les montagnes d’Odle en arrière plan. Au coucher de soleil, le paysage est assez surprenant.

Ici, vous êtes sur des terres agricoles privées. De ce fait, respectez bien les indications. Il est internet de marcher sur l’herbe et les drones ne peuvent pas voler entre autres.

2— Lago di Carezza

Ce magnifique lac est connu pour sa merveilleuse couleur bleue, parfois même vert émeraude. La couleur et la taille du Lago di Carezza dépendent de la saison et diffèrent chaque année. Au printemps, lorsque la neige commence à fondre, les lacs sont à leur maximum. Le niveau d’eau le plus bas est atteint en automne. Le Lago di Carezza est entouré d’immenses forêts. En arrière-plan, vous pouvez voir les impressionnants sommets des Dolomites s’élever derrière la cime des arbres, ce qui rend cette belle image complète.

Malheureusement, Lago di Carezza ne peut pas vous offrir une baignade rafraîchissante. La baignade n’est pas autorisée.

Autour du lac, il y a un chemin d’environ 2,5 kilomètres et presque complètement plat.

Le gros avantage de ce lac est qu’il est facilement accessible : il est situé à côté de la route, vous n’avez donc pas à faire une longue et difficile randonnée pour atteindre cet endroit magnifique. Il y a un grand parking (1 € pour 1 h avec les 15 min gratuites) où vous pouvez laisser votre voiture en toute sécurité.

Un arrêt de bus est également disponible à proximité.

3— Lago di Sorapis

Ce lac de montagne se situe à 1925 mètres d’altitude. Tout comme le Lago di Carezza, c’est un magnifique lac turquoise entouré des impressionnants sommets montagneux de la région. Il n’est accessible qu’à pied. Le sentier de randonnée fait environ 7 km aller simple et il vous faudra environ 1 h 30 à 2 h pour atteindre le lac. C’est une randonnée assez difficile avec des parties glissantes et des câbles très raides auxquels s’accrocher, mais parfaitement réalisable si vous n’avez pas peur des hauteurs.

4— Tre Cime di Lavaredo

Tre Cime di Lavaredo sont trois sommets majestueux et probablement les sommets les plus célèbres des Dolomites. C’est un endroit à couper le souffle et il n’est donc pas surprenant qu’ils soient le symbole du site du patrimoine mondial de l’UNESCO des Dolomites.

Pour vous y rendre, vous devrez emprunter une route à péage (30 €) longue de 7 km. Le péage est juste après le Lago d’Antorno. De là, vous roulez le long d’une route panoramique jusqu’au Rifugio Auronzo. Il est également possible de faire la randonnée du Lago d’Antorno jusqu’au Tee Cime, mais elle est assez difficile.

Il est important d’arriver tôt à l’entrée du parc national des Tre Cime pour éviter de faire la queue… Une fois la voiture garée sur le parking, différentes randonnées s’offrent à vous. À vous de choisir !

Ceux qui souhaitent camper par-là, vous pouvez passer la nuit sur le parking du Rifugio Auronzo. Cependant, vous devrez payer un supplément de 15 € le lendemain. En effet, le ticket de parking n’est valide que jusqu’à minuit.

5— Lago di Braies

Le Lago di Braies est probablement l’endroit des Dolomites le plus apprécié des voyageurs. C’est l’un des plus beaux lacs alpins des Dolomites et il est reconnu comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Malheureusement, cela signifie qu’il peut y avoir beaucoup de monde pendant la journée, surtout en haute saison. Pour profiter pleinement de ce lieu, nous vous conseillons d’y venir le plus tôt possible (au lever du soleil). Mais cela n’empêchera certainement pas de croiser du monde…

Heureusement, il y a une randonnée que vous pouvez faire autour du lac pour tenter d’échapper à la foule. Cette randonnée très facile d’environ 3,6 km vous prendra environ 1 h 30 de votre temps.

En été, de mignonnes chaloupes en bois permettent de naviguer sur les eaux du lac. Le niveau d’eau du lac fluctue tout au long de l’année. Préférez donc une escapade au Lago di Braies au mois de juin.

6— Piramidi di Terra Renon

Ces pyramides terrestres sont les plus hautes et les mieux formées d’Europe. Elles se trouvent sur le mont Renon à plusieurs endroits : dans les gorges du ruisseau Finsterbach entre Longomoso et Monte di Mezzo, dans les gorges du ruisseau Katzenbach sous Soprabolzano et dans les gorges de Gasters à Auna di Sotto. Elles sont constituées de piliers en forme de cône d’argile avec un petit rocher au sommet.

Mais comment cela a pu se former ? Des piliers de terre ont commencé à se former à partir d’un sol argileux laissé après la dernière période glaciaire lorsque les glaciers de la vallée d’Isarco ont fondu. Dès qu’il pleut, le sol se transforme en une masse molle et boueuse. Il commence à glisser et forme ainsi des pentes de 10 à 15 mètres. Grâce à des précipitations supplémentaires, ces pentes s’érodent. Cependant, là où il y a des rochers dans la boue, le sol argileux sous ces rochers est protégé de la pluie. Ainsi, tandis que les matériaux environnants sont continuellement emportés par les intempéries, les piliers protégés sortent littéralement du sol pour former de majestueuses pyramides de terre. Il est difficile d’affirmer quel âge peut avoir une pyramide terrestre. Ce qui est certain, c’est que les plus grands piliers se développent sur des milliers d’années.

Nous avons pu prendre le téléphérique à Bolzano (trajet compris dans le Guest Pass offert par le Camping Seiser Alm) pour avoir un aperçu de ces pyramides. Le spectacle est merveilleux, même si nous n’avons pas pu beaucoup nous approcher du fait d’une météo capricieuse. Nous sommes fascinés par ce phénomène.

Le petit mot de la fin

Partis très motivés pour un trek de 10 jours, j’ai été très déçue de devoir renoncer à cette aventure, d’autant plus que j’avais l’impression que c’était de ma faute. Je n’y pouvais rien en réalité, ce sont mes genoux qui n’ont pas suivi. Cela ne nous a pas empêchés de voyager, de profiter et de réaliser la chance que nous avions de pouvoir découvrir les Dolomites, mais aussi Bergame ensemble. Nous rentrons à la maison avec des souvenirs plein la tête et qu’une seule envie : repartir pour de nouvelles aventures !

---

Épinglez l’article sur Pinterest pour le retrouver rapidement !